La majorité des gens pense que les « ingrédients » qui permettent à une Maison d’atteindre les sommets – a fortiori dans le monde d’excellence qu’est la Haute Joaillerie – sont la qualité des matériaux utilisés, le design novateur et raffiné et l’originalité des produits.

Pourtant, si l’on parcourt l’histoire des Maisons les plus prestigieuses, qui, aujourd’hui encore, conservent une place de premier plan dans le monde du luxe, leur dénominateur commun demeure la passion de leur fondateur, ainsi que le regard que lui seul savait poser sur son métier, ses produits et sa clientèle et, bien évidemment les équipes de gens talentueux qui continuent à créer aujourd’hui et depuis des décennies, en respectant les valeurs – en quelque sorte l’ADN – de la Maison qu’ils entraînent résolument vers l’avenir.

Harry Winston est né en 1896 à New York dans une famille de tradition joaillière, puisque son père Jacob était déjà en 1988, bijoutier à Manhattan.

Jacob et Jeannette Winston, émigrés ukrainiens, étaient installés à New York, quand la malheur a soudain frappé la famille. Harry perd sa mère à l’âge de 7 ans et c’est ainsi que son père, soucieux d’améliorer la vie de la famille, décide de vendre la boutique de Manhattan, pour déménager en Californie et ouvrir une bijouterie à Los Angeles qui, de plus, présentait l’avantage d’être située au centre même de la production des films hollywoodiens.

Harry s’intéresse très tôt aux pierres précieuses et, l’on dit qu’à l’âge de 12 ans, en 1908, il découvre une émeraude de deux carats chez un prêteur sur gages qui la lui cède pour 25 cents. Le lendemain Harry vend la pierre 800$ et réalise ainsi sa première affaire !

Pendant toute cette période Harry aide son père tout en poursuivant ses études. Celles-ci achevées, il se consacre entièrement aux activités de l’entreprise familiale et entreprend alors voyages.

En 1914, les Winston retournent à New York et Jacob ouvre un magasin spécialisé dans la réparation de bijoux. Harry allait donc démarrer sa propre affaire en 1916, à l’âge de 19 ans. Le nom de l’entreprise était Premier Diamond Company et son budget initial s’élevait à 2 000$, somme acquise en achetant et revendant des diamants.

Il parvient, en un temps record, à engranger ses premiers bénéfices – environ 30 000$ en espèces et en bijoux et pierres précieuses – qu’il ne tardera pas à perdre quand un de ses employés s’envolera avec toute la fortune de l’entreprise !

En 1929, Harry va perdre son père et il continue, seul désormais, son voyage dans le monde mythique des fabuleuses pierres précieuses, qu’il aimait tant !...

Le jeune joailler ne perd pas courage. Au contraire, il s’aperçoit très vite que l’époque se prête à des opérations audacieuses et il remporte alors son premier grand succès marquant le début de son ascension spectaculaire vers les sommets de la Haute Joaillerie.

Grâce à son talent de grand entrepreneur il constate que, suite à la crise de 1929, même les gens les plus fortunés sont forcés de vendre leurs bijoux à des prix très en-deçà de leur valeur réelle, car la tendance en matière de sertissage avait changé. Il commence ainsi à acheter des bijoux, afin de récupérer les pierres précieuses et les remonter selon une conception nettement plus moderne. L’entreprise s’agrandit et à la fin des années 20, il acquiert la collection réputée d’Arabella Huntington pour la somme de 2 000 000$ et, en 1930 – en pleine crise économique – la célèbre collection Baldwin qui comportait, entre autres ouvrages de l’art joailler, la fameuse émeraude de 39 carats !

Le nom de Harry Winston fait la Une de l’actualité, sa fortune s’accroît grâce à la vente très lucrative de bijoux provenant de toutes ces collections historiques et il est temps pour Harry de laisser derrière lui Premier Diamond Company, pour fonder Harry Winston Inc, en 1932 !

Dès lors, la Maison Harry Winston se développe, non seulement grâce à ses créations d’une beauté exceptionnelle et d’une valeur inestimable, mais aussi grâce à la taille magistrale d’impressionnantes pierres précieuses (chaque pierre historique pesant quelque centaines de carats était taillée avec maestria en plusieurs pierres d’une immense valeur), à la renommée de ses clients issus de familles royales ou du monde artistique (la première star qui a porté pendant la remise des Oscars un bijou signé Harry Winston étant Greer Garson ???….. en 1943, tandis que même le fameux diamant Burton – Taylor de 69 carats portait la signature HW), à l’œuvre caritative de Harry et de son épouse Edna qui ont fait don à plusieurs reprises de pierres historiques de grande valeur à la Smithsonian Institution.

Harry Winston est décédé en 1978 et son épouse Edna disparaît en 1986, après lui avoir succédé à la tête de l’entreprise. Ils laissent la Maison à leurs enfants Ronald et Bruce qui, malheureusement, n’ont pu continuer ensemble l’œuvre de leurs parents. Aujourd’hui, Harry Winston appartient à Aber Diamond Corp. et, depuis 2006, la société est cotée à la Bourse de New York sous le nom de HWD.

La relation de la Maison avec Marilyn Monroe, à travers les chansons de la légendaire actrice, reste une image de marque qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire du « star system » et de la joaillerie. On ne peut oublier les paroles qui lui sont dédiées dans une de ses chansons : « Talk to me Harry Winston ! »

Marilyn, à elle seule, pourrait ainsi incarner les amis de la belle mécanique horlogère, car depuis un peu plus d’une décennie, la Maison Harry Winston commence à… parler aux cœurs de chaque amateur de montres compliquées, avec une créativité phénoménale, qui, même en dehors des sentiers battus, pourrait être considérée comme un exemple vivant de ce que pourraient offrir les grands noms traditionnels de la Haute Horlogerie pour se maintenir au sommet de ce milieu hautement compétitif !

Les premières montres issues de la Maison Harry Winston appartenaient à la collection « Ultimate Timepieces » datant de 1989, tandis que 6 ans plus tard, en 1995, Harry Winston entame ses premières tentatives pour pénétrer dans le milieu très fermé de la Haute Horlogerie, en présentant une montre remarquable, une montre technique pourrait-on dire, le Quantième Perpétuel Bi-rétrograde, dotée d’un mouvement qui restera un des classiques horlogers d’Harry Winston.

Mais la vraie « révolution horlogère » Harry Winston commence en 2001, quand le Directeur du département « Rare Timepieces », Maximilian Büsser lance la bombe (excusez-moi, je voulais dire la collection) Opus, qui révolutionne non seulement la collection de montres de la Maison, mais provoque des remous dans toute la Haute Horlogerie.

L’idée était aussi simple que géniale : les Maitres-Horlogers les plus compétents au monde, s’adonnent librement à un véritable délire horloger, à partir d’une feuille blanche !

Les idées fusent dans un climat de fructueuse compétition, conjuguant diverses complications et, chaque année, tous les amis de la Haute Horlogerie attendent avec la plus grande impatience la nouveauté Opus d’Harry Winston.

C’était aussi le moment opportun de parler des horlogers indépendants et ainsi le bonheur fut (et reste jusqu'à nos jours) complet. Parmi les créateurs des montres Opus, des horlogers qui sont devenus des stars de l’horlogerie contemporaine, tandis que parmi les modèles Opus figurent également des premières mondiales, ainsi que des montres qui confèrent un sens nouveau au terme « montre joaillère ». C’est le cas de l’Opus 9, un garde-temps qui indique l’heure au moyen d’une chaine en diamants, en incarnant à la perfection ce qui pourrait être un symbole idéal de la montre joaillière !

En même temps que la collection Opus qui a offert, à ce jour, 12 modèles (et ses variantes), on peut aussi admirer chez Harry Winston la collection Project Z qui, depuis 2004, a introduit le Zalium dans la fabrication des boîtiers, les fameux Tourbillons de la Maison et parmi eux, le révolutionnaire « Tourbillon à Glissière », ainsi que la collection « Histoire de Tourbillon » qui propose de réels chefs d’œuvre de l’art horloger. Gardons-nous d’oublier les très beaux modèles de plongée, composant la collection Ocean qui, depuis quelques années, présente, à côté des modèles en platine, des pièces en noir DLC et en Zalium d’une surprenante beauté.

La collection Midnight, dans un style plus romantique, propose des modèles très élégants, dont le plus précieux est sans doute le Midnight à Répétition Minutes.

N’oublions pas non plus les modèles qui appartiennent aux collections Premier (la première collection de montres de la Maison) et Avenue (avec un boitier en forme ovale), ainsi que les montres de grande valeur à l’élégance raffinée propre à la haute joaillerie féminine, un prolongement du savoir-faire joailler de la Maison utilisant des métaux nobles et des pierres précieuses d’une qualité irréprochable. Parallèlement, chaque année sont mises à l’honneur différentes techniques de l’art horloger, allant de la gravure et du sertissage, à la décoration de cadrans à l’aide de plumes délicates, innovation de l’année 2012. La collection de montres Harry Winston offre ainsi une grande variété et une palette de choix unique dans le monde horloger !...

En 2007, Harry Winston devient Manufacture et pas à n’importe quelle adresse. Plan-les-Ouates, la banlieue genevoise qui accueille depuis des années Patek Philippe et Vacheron Constantin, est depuis cinq ans le site où bat également le cœur horloger de la Maison américaine !...

Depuis 2010 à la Présidence de la Maison, Fréderic de Narp est l’homme qui incarne parfaitement le rêve de la perfection joaillière et la passion pour l’aventure, sans cesse renouvelée, de l’innovation horlogère. Chaque année, au Salon de Bâle, le rendez-vous annuel du milieu horloger suisse, Harry Winston représente un des rares pôles d’intérêt horloger en ce qui concerne les complications et il s’agit là, sans le moindre doute, d’une réussite majeure.

Harry Winston est arrivé à créer des montres aussi éternelles que les diamants !...

Si Marilyn était vivante aujourd’hui, elle ajouterait certainement au célèbre titre « Diamonds are a girl’s best friend », une nouvelle chanson dont le refrain serait « Watches are a boy’s best friend » !...

Harry Winston incarne les deux vérités à la fois, avec la même fantaisie et la même virtuosité !

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